samedi, mai 27, 2006

Livrer des bagarres non réglementées? Pas nous!

La Fédération Française de Boxe Anglaise est l'association chargée d'organiser et de réglementer la pratique de ce sport. L'utilisation des techniques d'attaques dont les siennes peut se retrouver hors des lieux qu'elle prévoit à cet effet. Cela, par ses membres ou par ceux qui ne le sont pas. Voici notre point de vue à ce sujet.


Lors des oppositions réglementées, le boxeur professionnel cherche à gagner son pain. L'amateur se prépare à devenir professionnel ou recherche son honneur propre, celui de son association, de sa ville, de son département, de sa région ou celui de son pays. Il peut en être de même du pratiquant de la boxe éducative assaut, lorsqu'à l'instar du pratiquant de boxe loisir, il ne recherche pas uniquement une satisfaction personnelle. Dans tous ces cas, l'opposition a lieu entre personnes consentantes et engagées à respecter les règles en vigueur. Les amoureux de la boxe anglaise ne peuvent que s'en réjouir. Il peut même arriver que ceux qui ne portent pas ce sport sur leur coeur puissent le tolérer. Mais nous nous imaginons très mal ces personnes s'empêcher de réprouver une bagarre utilisant des techniques d'attaques de la boxe anglaise hors des lieux prévus à cet effet et mettant aux prises au moins une personne non consentante.

Que ce soit pendant les oppositions officielles ou lors des entraînements, la certitude absolue qu'un athlète soit toujours vainqueur n'existe pas. La personne que vous avez vaincu la fois précédente, qui vous bat présentement, peut perdre devant vous la fois suivante.

Perdre lors d'une rencontre non organisée est de loin plus dangereux que perdre lors d'une opposition officielle. En effet, au cours de cette dernière, des mesures sont prises à notre profit. Le port par soi-même du casque (chez les non professionnels) et le port des gants par l'adversaire réduit l'impact des coups de ce dernier. L'absence d'objets nuisibles sur la surface où se tient l'affrontement, le port du protège-dents et, selon le cas, celui de la coquille ou du protège-poitrine sont d'autres mesures. A celles-ci peuvent s'ajouter la visite médicale préalable, la présence de l'arbitre ou du directeur d'assaut pour mettre fin à des débordements, ainsi que l'alternance entre temps de travail (trois minutes au maximum) et temps de repos pendant lesquels les athlètes peuvent bénéficier des premiers soins.

Nous reconnaissons que, contrairement à ce que certains non pratiquants peuvent s'imaginer, il n'est pas toujours facile d'avoir la réputation de boxeur ou de proche de boxeur. Il arrive qu'à cause de cela, on soit victime de provocations de la part de ceux qui s'imaginent qu'arriver à vaincre un boxeur ou un de ses proches même loin des endroits prévus à cet effet est très valorisant. "Certains chercheront à lui donner une raclée rien que parce que c'est mon fils", disait à peu près Rocky Balboa. Malheureusement, la réalité est parfois conforme à ce qui se passe dans le film. C'est pourquoi, s'il vous plaît, rappelons-nous de temps en temps que les pratiquants de notre sport ne doivent pas se battre hors des endroits prévus à cet effet.

Toutefois, nous croyons ne pas enfreindre la morale en tolérant que les connaissances pugilistiques puissent être utilisées n'importe où s'il s'agit d'empêcher que soit commis un délit grave (meurtre par exemple).

André MUKALA NSENGU TSHIBANGU,
Instructeur Fédéral, Juge et Directeur d'Assaut.