Calmes face à l'agressivité du boxeur adverse.

Des boxeurs ont pu dominer le réflexe oculo-palpébral lorsqu'un coup de poing avançait vers leurs têtes. Certains ont éprouvé le plaisir d'avancer devant une avalanche de coups adverses. D'autres enfin ont pu tirer profit de l'agressivité du boxeur avec lequel ils étaient aux prises.

1. Le réflexe oculo-palpébral.

Lorsque les yeux envoient aux centres nerveux l'information selon laquelle ils perçoivent un objet qui avance vers eux, la réponse est le rapprochement des paupières jusqu'à la fermeture des yeux. C'est le réflexe oculo-palpébral. Il se justifie par ce qu'il est une mesure de protection des yeux.

Mais en boxe anglaise, l'objet qui avance est un coup de poing susceptible d'être violent et dont les effets peuvent aller jusqu'à la mise hors de combat de celui qui les reçoit. Fermer par conséquent les yeux suite à la perception de l'arrivée du premier coup de poing d'un enchaînement peut empêcher de percevoir les coups suivants et entraîner si pas la défaite, tout au moins la douleur. Heureusement, il y a toujours une personne (enseignant ou aîné dans l'art noble) pour reprocher celui qui ferme les yeux en pareille situation et/ou pour l'aider à dominer le réflexe oculo-palpébral.

2. Une expérience personnelle.

Nous avions remarqué que notre peur des coups de poing violents se réduisait sensiblement lorsque l'opposition était subséquente à l'éxécution d'un exercice qui nous faisait utiliser uniquement des techniques de défense pendant que l'adversaire n'utilisait que des techniques d'attaque.

Au cours de notre stage d'enseignant, nous avons obligé deux élèves très peureux à faire le même exercice. Les résultats ont été plus que satisfaisants par la très grande rapidité d'obtention des résultats attendus: en moins d'une heure, ils ont pu pour la toute première fois croiser les gants calmement.

3. Deux exercices utilisés en boxe éducative assaut.

Dans "La boxe éducative - Jeux et situations pédagogiques", P. Cougoulic, S. Raynaud et B. Cougoulic proposent deux exercices de maîtrise émotionnelle ayant pour objectif de lutter contre l'appréhension dont sont victimes les nouveaux élèves vis-à-vis des touches même s'il leur est répété plusieurs fois que celles-ci ne font pas et ne doivent pas faire mal: un boxeur reste passif, bras le long du corps et s'efforce de ne pas ressentir la moindre crainte des touches que lui administre un autre boxeur sur les surfaces autorisées.

Dans l'un des exercices, le boxeur passif a les yeux fermés tandis qu'il a les yeux ouverts dans l'autre.

Nous avons appris de bouche à oreille que tous les exercices proposés dans "La boxe éducative - Jeux et situations pédagogiques" ont fait l'objet d'une sélection après expérimentation.

4. Tentative d'explication de l'éventuel succès des trois exercices précités.

Lorsqu'on a confiance en sa capacité de défense, on peut plus facilement avancer devant une attaque adverse et on est plus apte à discerner les erreurs commises par l'adversaire pour éventuellement en tirer profit.

Le premier exercice cité agirait-il au niveau des zones non conscientes du boxeur pour lui inspirer confiance en lui chuchotant que, pour avoir travaillé de manière satisfaisante des techniques de défense, les attaques adverses n'ont que peu de chances d'aboutir?

Le succès des trois exercices proviendrait-il de la confrontation, cette dernière étant une stratégie de coping dans laquelle le sujet porte son attention sur l'objet qui le stresse et sur les effets produits par l'objet sur lui?

Le premier exercice produit-il sur les autres boxeurs le même effet que sur nous-même? Devons-nous répondre à la question précédente par l'affirmative pour avoir obtenu des résultats satisfaisants sur seulement deux élèves? Que représentent trois sujets sur la population totale des dizaines de boxeurs qui se sont affrontés dans les lieux où nous avons évolué?

La peur et la confiance en soi sont du domaine de la psychologie. Nous ne sommes pas psychologue. Nous n'avons pas été formé à la recherche en psychologie. Nous n'avons non plus jamais participé à une quelconque étude psychologique. Nous sommes donc très mal placé pour apporter un jugement de valeur sur un éventuel succès des trois exercices cités ci-dessus.

5. "Re-"Invitation aux psychologues.

L'échec de notre tentative d'explication d'un éventuel succès des trois exercices cités nous oblige à réitérer l'invitation que nous avons adressée aux psychologues pour qu'ils nous rejoignent dans le monde pugilistique [cfr l'url (vous pouvez cliquer) http://boxe-anglaise.blogspot.com/2006/06/pour-tre-les-meilleurs-en-boxe.html].

André MUKALA NSENGU TSHIBANGU,
Prévôt Fédéral, Juge et Directeur d'Assaut.